Metz la créative

Publié le par Erasme de Metz

alinebebeke.jpgIl est de plus en plus admis qu’une grande part des emplois créés ou conservés le seront grâce à l’innovation et donc à la créativité.

Un article dans le dernier numéro de Management donne quelques pistes intéressantes sur le sujet.

C’est un entretien avec Francis Cholle, consultant en management de la création. Il yintelligence-intuitive.gif souligne l’importance de l’intuition dans la création. (c’est le sujet de son dernier livre « l’intelligence intuitive » aux éditions Eyrolles).

 

On y rappelle que nombre de scientifiques trouvent leur inspiration au cours de rêveries, que des designers trouvent l’inspiration en faisant des associations d’idées étranges après avoir vu une sculpture, ou une danse.

Je me souviens d’un sondage britannique qui soulignait que seulement 16% des bonnes idées naissaient au bureau … autant qu’aux toilettes. Ceci me rappelle aussi un brillants profs de math de classe préparatoire qui « intuitaient » des solutions aux problèmes par des dessins et qui ne faisait les démonstrations qu’après, en remontant à l’envers jusqu’au point de départ.

 

Dans l’article, on apprend que chez Google, les salariés peuvent consacrer 20% de leur temps de travail à des projets personnels sous réserve de les présenter à ses collègues.

On apprend aussi par une étude de Harvard auprès de 13000 cadres supérieurs, que 80% des ceux-ci expliquent leurs succès par des décisions intuitives … mais que seulement 50% l’admette ouvertement.

L’Université de Rochester aurait démontré que 80% de notre activité de connaissance ou d’apprentissage est occupé par des pensées inconscientes.

 

Des entreprises ont déjà pris en compte la nécessaire diversité des profils et des approches ; McKinsey, un cabinet, très côté, de conseil en stratégie pour les directions comptait 61% de titulaires de MBA en 1993 (la rolls des diplômes de management), ils ne sont plus que 43% aujourd’hui

 

Des entreprises comme L’Oréal, pour laquelle l’innovation est fondamentale recrute de plus en plus de diplômés sortant d’écoles de commerce mais qui pratiquent des activités artistiques.

 

Autre dimension importante pour la créativité :  la recherche d’opposition. Dave Kelley de l’agence de design Ideo souligne qu’il recherche toujours des collaborateurs ayant des idées qui s’opposent aux siennes.

 

Notons que l’on retrouve la distinction de Pascal entre esprit de finesse et esprit de géométrie…vive les classiques

 

 

Après cette lecture, on peut penser que l’Ecole de Beaux Arts et le centre Pompidou peuvent être des atouts forts de développement économique pour Metz, au-delà de l’Art et du Tourisme, si on ne les laisse pas dans leur coin , dans un ghetto artistique.

Etre en prise avec l’Université, avec les écoles, avec le pôle Artem de Nancy peut permettre d’ajouter une autre dimension  créatrice d’emplois à ces institutions.

 

Comme le souligne Oncle Bernard, notre économie a toujours fonctionné avec le couple des cigales créatives et des fourmis commerçantes … comme Metz est déjà « la commerçante », il reste à construire Metz la créative….si notre ville accepte la dérision (Lindingre) et si Pompidou s’ouvre au plus grand nombre.

Publié dans Metz Utopie

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M
Bien sûr Frédérique, je parlais des vrais scientifiques, ceux qui savent au moins qu'une balle de tennis et une boule de pétanque du haut d'un immeuble n'arrivent pas en même temps...
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F
Et il faut aussi se méfier des scientifiques qui refusent de faire appel à leur intuition et se réfugient systématiquement derrrière la théorie sans reconnaître que tout ne s'explique pas encore. Dans ce style mon chouchou : Claude ALLÈGRE...!
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M
Article très intéressant, et je trouve curieux qu'une si grande proportion de cadres supérieurs n'osent pas avouer que leurs succès viennent de décisions intuitives : les scientifiques en revanche, admettent volontiers que les plus grandes théories sont nées de l'imagination et de l'intuition des chercheurs. Mais à mon humble avis, et à entendre notre nouveau président parler des "filières inutiles", il va falloir lutter pour garder une France créative...
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J
C’est vrai qu’il faut également donner libre court à son imaginaire, ne pas avoir peur d’imaginer toutes les solutions possibles, même les plus iconoclastes avant que de faire un tri rationnel pour développer une solution réelle. Et là je te rejoins Erasme, d’avoir un attrait pour les arts, favorable à explorer le monde au delà du visible. L’antagonisme entre le soft et le hard n’est qu’apparent, nous avons besoin des deux pour avancer d’une façon équilibrée.
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E
@Fabrice Tout à fait, par exemple, de mémoire aux USA 25% des brevets sont déposés par des personnes issues d'une immigration récente
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