Pourquoi nous consentons à l'impôt

Publié le par Erasme de Metz

Une initiative lancée par Alternatives Economiques, que je salue des deux mains: la pétition "Pourquoi nous  consentons à l'impôt". Vous pouvez la signer et voir la liste des signataires en cliquant ici.
Voici le texte:
Nous, soussignés, assujettis à l’impôt sur le revenu, et pour certains d’entre nous, à l’impôt de solidarité sur la fortune, considérons ces prélèvements comme légitimes et sommes fiers d’apporter ainsi notre contribution aux dépenses publiques nécessaires au progrès, à la cohésion sociale et à la sécurité de la nation. Nous considérons également qu’un impôt progressif sur les successions est le corollaire indispensable des libertés économiques offertes par l’économie de marché. Le marché est facteur de progrès parce qu’il permet à l’esprit d’entreprise de s’exprimer. Mais les inégalités qu’il engendre sont mortifères pour la démocratie si aucune limite n’est mise à la transmission héréditaire de la richesse. Celle-ci doit être acquise par le travail, par le talent, et non par le simple fait d’avoir hérité de ses parents. Une société où le pouvoir économique se transmet par héritage, est une société condamnée à une croissance lente, où les rentiers l’emportent sur les créateurs et où travail et mérite perdent toute valeur.
L’Etat doit bien sûr savoir se réformer. Augmenter les impôts n’est pas une fin en soi et la liberté de chacun passe par la libre disposition d’une large part du fruit de son travail. Mais voir des candidats à la magistrature suprême proposer des mesures démagogiques en matière fiscale et justifier la sécession sociale des plus riches nous consterne. Car nos revenus ne proviennent pas seulement de notre talent personnel. Ils ont été acquis par notre travail, mais celui-ci ne porterait pas ses fruits sans le stock d’infrastructures, d’innovations, de savoir-faire, de goût d’entreprendre, de lien social, qui nous a été transmis par les générations qui nous ont précédés. C’est cet héritage commun qu’il nous revient de préserver et de développer en priorité afin d’assurer la qualité actuelle et future de notre vie individuelle et collective. Ce qui passe par un niveau élevé de dépenses publiques. Ces dépenses ne sont pas seulement un coût, elles sont aussi un investissement, gage à la fois de justice et de dynamisme. C’est pourquoi nous consentons à l’impôt et récusons des baisses de la fiscalité dont la contrepartie serait l’insuffisance des moyens donnés à la protection sociale des plus pauvres, à l’éducation, à la recherche, à la santé, au logement ou encore à l’environnement.

Publié dans Démocratie

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E
Bienvenue BrigetounSi Si c'est très bienLe texte soutien en particulier une imposition du capital et surtout du capital transmis afin d'éviter une accumulation trop forte de celui ci.C'est un point commun très fort de ce que l'on peu qualifier de Droite de part le Monde: alléger les droits de succession (c'est chez Sarkozy et .. chez Bush).Aux USA, cela donne des bagarres fortes, avec des associations comme United for a Fair Economy qui militent pour une imposition sur les successions.Sans qu'il puisse être fait de lien de causalité, Thomas Piketti a montré que la dernière phase d'accumulation forte s'est terminée avec la première guerre mondiale..peut-être un moyen un peu brutal de réduire les inégalitésMais sur le fond je crois que le point important c'est de réhabiliter l'impôt comme base de la solidarité concrète. Impôt n'est pas un mot grossier...après on peut parler technique.
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B
je l'ai signé et on m'a expliqué que ce n'était pas bien parce que cela ne remettait pas en cause la non ou faible imposition du capital. Je ne suis pas assez mure (64 ans ça devient désespéré)
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