Les Coquelicots des Isles

Publié le par Erasme de Metz

- La bataille fait rage autour d’un possible transfert de l’école maternelle des Coquelicots (quartier Pontiffroy) vers celle des Isles. Peu de chiffres circulent mais les prises de positions sont nombreuses. - Les parents se mobilisent sur le thème d’une éducation à taille humaine et de l’importance de l’école dans la vie de quartier.

- En face la Mairie cherche les économies de gestion, ce qui est un soucis normal de bonne gestion; tout comme celui similaire de l’éducation nationale,

- Alors est t’on dans le classique " toujours plus, de gauche " contre le " soucis de bonne gestion, de droite " ? Les deux parties ayant raison par définition.

- La question est d’autant plus brûlante que les effectifs des classes sont en croissance pour atteindre 30 élèves par classe en 2007 pour les deux écoles .

- Posons nous des questions : dans quelle société vivons nous ? quels choix de société faisons nous ? Pourquoi des classes de 30 élèves étaient obéissantes dans le " bon vieux temps " et que maintenant les murs des écoles maternelles sont recouverts d’affiches contre la violence ?

- Grande nouvelle, malgré son prétendu immobilisme notre société a totalement changée .

- Avant, il n’y avait pas de télévision , pas d’internet, l’information était très parcellaire et circulait à la vitesse de l’escargot. Maintenant nos enfants doivent absorber une masse phénoménale de connaissances et d’informations, une connaissance globale de l’humanité ne peut être atteinte que par un fonctionnement en réseau, par le partage, chacun disposant d’une partie du savoir,

- Avant, il y avait plusieurs millions de français en moins et sur la planète cela se compte en milliards ; et maintenant chacun veut sa place au soleil (quoique certains préféreraient l’ombre….)

- Avant, la moitié de la planète (Chine et Inde) vivait sa vie dans son coin. Maintenant elle tape à notre porte avec des milliers d’années d’histoire derrière elle,

- Avant, les entreprises étaient des monolithes fabricants tout de A à Z, maintenant le fonctionnement des entreprises est complètement éclaté à travers des sites de production plus petits, des participations croisées, une sous-traitance massive, et une productivité (et donc une intensité du travail) beaucoup plus importante.

- Plus rien ne peut plus être comme avant.

- Et notons par ailleurs que les enfants sages d’antan nous ont fait exploser deux guerres mondiales et provoqué quelques dommages collatéraux….l’humilité est de mise, pour le passé et pour nous même. -

Alors l’école, à commencer par la maternelle, ne peut plus être comme avant. Elle se doit sans doute d’être à taille humaine, insérée dans les réseaux de la vie locale. Elle doit permettre à des enfants d’absorber beaucoup plus de savoirs, ce qui est incompatible avec l’enseignement de masse : notez que les sports collectifs ne dépassent pas 15 joueurs pour que le capitaine puisse jouer son rôle ; et que les filières dites " d’excellence " françaises (grandes écoles…) ont un niveau d’encadrement bien supérieur à la moyenne…il n’y a pas de secrets…

- Autre aspect : à l’heure où les territoires sont en concurrence au niveau mondial, l’attractivité économique de ceux-ci se joue aussi sur la qualité d’accueil, les infrastructures. Certains territoires en France ne peuvent plus espérer attirer des entreprises parce qu’il n’y a même plus d’hôpitaux proches. C’est grâce à ses infrastructures que la France est restée un des tout premiers pays à attirer des investissements étrangers (et en particulier la Lorraine)

- Comment dès lors attirer des salariés, des cadres français ou étrangers ici plutôt qu’ailleurs. Quand on sait par exemple que la consigne de l’éducation nationale est de 34 élèves maximum par classe de maternelle ici et qu’elle n’est que de 32 à Foix ; Quand on sait que la moyenne du nombre d’élèves en cours élémentaire est de 19,4 en 2003 en France contre 12,3 en Suède.

- Alors réfléchissons encore : dans quelle société vivons nous, dans quelle société voulons nous vivre ?

Publié dans Economie et Social

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